UBU, EARLY YEARS : John Mayall’s Bluesbreakers

29.05.2020

Ubu, Early Years est une exposition créée à l’occasion des 30 ans de l’Ubu en 2017 : une photo d’un artiste programmé dans les premières années du club illustre un témoignage de Jean-Louis Brossard, son directeur artistique. On retrouve ici John Mayall’s Bluesbreakers, qui avaient joué à l’Ubu le 22 mai 1995.

Je suis un gros fan de John Mayall depuis les années 60, j’ai à peu près cinquante albums de lui. C’est lui qui a découvert Peter Green de Fleetwood Mac, Eric Clapton, enfin il est à l’origine de tas de groupes cultes en Angleterre, c’est phénoménal. C’est un vrai découvreur de talent, Il est même plus connu pour ça que pour sa musique. Il y a quand même des albums extraordinaires chez Mayall, comme Bare Wires, avec des musiciens qui vont monter Colosseum après, et un autre où il joue avec Mick Taylor avant qu’il n’aille jouer avec les Rolling Stones.

“Il nous a demandé trois chapons grillés dans sa loge, je me demande toujours ce qu’il a pu en faire”

Je l’ai fait deux fois à l’Ubu. La première fois Mayall se pointe et il est assez spé. Pour sa loge où il est tout seul (parce que tous ses musiciens sont dans la petite loge), il nous demande trois chapons grillés, et tu te demandes vraiment ce qu’il va en faire parce qu’il est tout seul. Ça et des glaçons en énorme quantité. Je me demande toujours ce qu’il a pu en faire.

Il avait amené son clavier, une guitare en forme de mandoline, les instruments que tu trouves justement sur la pochette de Bare Wires sorti en 67–68. Et là PERSONNE, même ses musiciens ou un roadie, ne touche à son matériel : c’est lui qui le monte sur scène, et c’est lui qui le démonte — c’est super vintage, le matos qu’il avait à la fin des années 60 ! Après le concert, j’avais un copain qui mettait de la musique et Mayall me dit que c’est un des seul clubs où on entend de la musique comme ça. Alors qu’il a fait le tour du monde, il fait 250 concerts par an depuis les années 60, c’est un grand malade ! Et c’est devenu très sympa en fin de compte, il était charmant. C’était la première fois que je voyais Mayall, c’était quand même dingue. C’est quelqu’un qui m’a accompagné pendant très longtemps.”