[Echo-système] Les assos à l’Ubu : le témoignage de Rituel 111

30.04.2021

Près de la moitié des dates de concerts sur une saison UBU sont programmées par des associations locales ! Elles contribuent ainsi au renouvellement et à la vitalité de scènes musicales parfois moins travaillées par Les Trans : de l’acid-core au garage vintage, du metal au hip hop pour ne citer que quelques exemples, ce sont autant de projets artistiques différents portés par des passionné.es. Après une année sans les avoir revu·e·s dans nos murs, nous avons demandé à ces organisatrices et organisateurs de tout âge et horizons de se présenter et de nous faire un petit point avant d’avoir à nouveau le plaisir de les accueillir.

Pouvez-vous présenter votre asso ?

Manon Hody (Directrice de production et de communication) : L’association Rituel 111 est née en 2017 d’une rencontre de bénévoles à l’Ubu. Tous passionné.e.s par la musique et les arts visuels, iels décident de proposer des événements dédiés à la découverte de projets artistiques nouveaux et émergents. Ayant comme intention de faire vivre la ville, c’est au travers de multiples lieux de spectacles Rennais que l’association promeut la vitalité, la créativité et la diversité de l’univers culturel aux travers d’expériences intimistes et immersives, dans l’ambition de recréer une proximité entre le public et l’artiste.

L’association organise le festival Rituel, un rendez-vous pluridisciplinaire en novembre, qui mêle musique, tatouage et arts visuels.

Depuis quand programmez-vous des soirées à l’Ubu ? Quel en est l’esprit ?

Rituel 111 a organisé les soirées de clôture de son festival à l’Ubu en 2018 et 2019. Durant ces soirées, un regard particulier est porté sur la recherche musicale ainsi que l’invitation à l’évasion qu’elle évoque. Le festival se définit comme un explorateur musical, reflet de l’indépendance des styles : c’est un événement aux facettes multiples qui a pour but de devenir un prisme de découvertes proposées à un public curieux.
Le but est de proposer plusieurs esthétiques différentes lors d’une seule soirée, ainsi depuis 2018 des groupes de post-punk (Deliluh) ont cotoyés de la techno berlinoise (S Ruston), de l’afrobass (Morena Leraba) ou encore du krautrock (Die Wilde Jagd).

Pourquoi programmez-vous à l’Ubu ?

En plus d’être une salle emblématique de la culture rennaise, l’Ubu fut le point de rencontre des membres fondateurs de Rituel 111, lors de leurs missions de bénévolat au sein de l’ATM. Organiser des concerts là-bas est lourd de sens pour l’association encore aujourd’hui, car c’est en ce lieu que les plus belles découvertes musicales se font.

Votre meilleur souvenir d’une soirée que vous y avez organisée ?

La première soirée de clôture du festival Rituel a été organisée en novembre 2018. Le duo Lua Preta et l’artiste lesothien Morena Leraba étaient programmés, et la particularité de cette soirée résidait dans le fait que ces deux groupes avaient déjà collaboré ensemble (pour le morceau Quero Mais), mais ils se rencontraient pour la première fois en chair et en os ce jour là. Leur rencontre fut un moment très émouvant, et ils ont pu interpréter leur morceau pour la première fois ensemble sur scène.
C’est d’ailleurs à l’occasion de cette soirée que Jean-Louis Brossard a pu découvrir Morena Leraba sur scène, ce qui lui a permis de le programmer lors de l’annulation de la venue de KOG and the Zongo Brigade aux Trans Musicales cette même année.

Comment avez-vous satisfait votre goût pour la musique depuis le début de la crise ?

Le goût de la musique n’a pas été satisfait depuis les premières annulations survenus au début de l’année 2020, et bien que la découverte musicale peut toujours exister dans la situation sanitaire actuelle, rien ne pourra remplacer les soirées concerts proposées par l’Ubu ou d’autres acteurs culturels rennais.

Qu’avez-vous le plus hâte de retrouver quand l’organisation de soirées sera de nouveau possible ?


Rituel 111 est né de l’envie de provoquer les rencontres entre les artistes et leur public, de faire découvrir des artistes et de se retrouver autour du dénominateur commun qu’est la musique. Ces aspects sont ce qui manque le plus dans notre environnement aujourd’hui, et nous avons hâte de retrouver ces sensations.

Avez-vous un artiste / des artistes que vous conseillez de découvrir ?

Amablanc ! C’est un groupe rennais qui a sorti un nouvel album en novembre appelé Homesick, que nous avons choisi d’accompagner dans le cadre de notre nouveau dispositif d’accompagnement Laboratoire 111. Entre résidences, enregistrements et live-session, nous leur avons concocté un programme chargé pour cette année si spéciale qu’est 2021.

 

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Photo de couverture par Jean-Adrien Morandeau