Depuis 2004 et la migration du festival du centre-ville de Rennes au Parc Expo, Les Trans ont mis en place (en partenariat avec le STAR) un système de navette qui mobilise en 2025 près d’une quarantaine de conductrices et de conducteurs par soir. Ces dernier·ères ne sont pas là par hasard : tout·es se portent volontaires pour assurer la navette des Trans. On a donc voulu savoir pourquoi, avec Fiona et David, respectivement une et quatre éditions au compteur.

Pourquoi vous portez-vous volontaires pour conduire la navette des Trans une nouvelle fois en 2025 ?

David : Parce que c’est un trajet différent : on est habitués à faire des trajets interurbains où il n’y a pas trop d’imprévus. La navette des Trans c’est complètement différent, d’abord parce que c’est très tard le soir voire tôt le matin. On amène des gens qui vont faire la fête, et la fête s’invite dans le bus. Personnellement je trouve ça hyper agréable.

Fiona : Le public est super joyeux, surtout à l’aller ! Et puis ça nous change de notre quotidien : on transporte parfois des gens stressés, nerveux. Là, tout le monde est content de se rendre au festival. En plus je leur passe de la musique, ils sont contents…

Qu’est-ce que vous leur passez ?

Fiona : Plein de choses, mais quand on approche du Parc Expo, je leur joue Gala, “Freed From Desire”, ça marche à chaque fois.

Vous êtes un peu la première DJ de la soirée…

Fiona : On va dire ça, oui.

Vous êtes déjà venu·e en tant que public aux Rencontres Trans Musicales ?

Fiona : Non, toujours pas. Ça donne envie quand même, même juste de l’extérieur ! Mais je suis claustrophobe, la foule ça m’angoisse.

David : Non, jamais, tout simplement parce que je travaille… Mais ça donne envie, je viendrai peut-être l’année prochaine !

Quand on voit l’ambiance qu’il y a dans la navette, on peut penser que c’est une épreuve pour vous de conduire : ça bouge, ça crie parfois…

Fiona : Oui mais ça reste très joyeux, c’est précisément pour ça qu’on se porte volontaire ! Je n’ai jamais eu affaire à quelqu’un d’agressif par exemple.

David : Justement, on sait à quoi s’attendre et ça ne me dérange pas honnêtement. Sinon je ne me porterais pas volontaire chaque année ! Ça reste toujours très bon enfant quand il s’agit des Trans. La seule fois, en 4 ans, où j’ai eu un peu peur, c’est lorsque des gens ont dépressurisé les portes pendant que le bus roulait…

Justement, qu’est-ce qui peut vraiment gêner votre conduite ? Autrement dit, qu’est-ce qu’il ne faut vraiment pas faire dans la navette ?

David : Si j’avais un seul conseil aux usagers des Trans, c’est de ne pas toucher aux boutons rouges au-dessus des portes qui permettent de les ouvrir en urgence. Sans compter qu’après il faut recompresser ces systèmes, donc le bus peut ne pas repartir.

Fiona : Il ne faut pas qu’il y ait trop de mouvement, si le bus balance de droite à gauche ça peut être dangereux. Et c’est important de ne pas se placer devant la cabine de conduite. Mais les gens peuvent chanter tant qu’ils veulent !

C’est quoi votre meilleur souvenir ?

Fiona : Il y a le classique “Chauffeur si t’es champion”, forcément. L’année dernière, c’est parti du premier rang, quelques secondes plus tard c’était tout le bus qui chantait. C’était hyper drôle. Et puis à la fin, beaucoup de gens viennent nous remercier, ce n’est pas tous les jours que ça arrive le reste de l’année ! En plus on leur permet de rentrer en sécurité, donc tout le monde est gagnant.

David : J’en ai beaucoup, mais globalement je crois que ce sont les échanges qu’on a avec les usagers à la fin du trajet. Une fois on m’a même proposé un pourboire de 20 euros tellement ça s’était bien passé. J’ai refusé évidemment !