Retour aux sources : KEG

20.01.2023

Sensation post-punk aussi festive que chaotique, KEG est un groupe anglais formé de Albert Haddenham (chant), Will Wiffen (claviers), Joel Whitaker (basse), Charlie Keen (trombone), Johnny Pyke (batterie), Frank Lindsay et Jules Gibbons (guitares). Rassemblé dans son van de tournée plein comme un œuf, le septet parle d’une seule voix de ses influences musicales.

Erection (1981), de Mag & The Suspects

 

« Pour être honnête, nous ne savons pas grand-chose sur ce groupe. C’est une formation culte dont ne trouve rien sur Internet. Leur 45 tours Erection est une sorte d’hymne post-punk. On a dû le découvrir sur un compte YouTube ou à une fête. Ce qui nous plaît, c’est le côté dansant du morceau. La production et les arrangements en font une chanson très groovy et amusante. Et puis les paroles ont un côté provocateur que nous aimons bien. Ce qu’on retient sur le plan musical pour KEG, c’est la batterie disco. Ce titre marche toujours quand on organise une soirée. Il donne envie de se lancer, de devenir sauvage. »

Detainer Man (2021), de Pozi

 

« Ces Londoniens sont des amis. Nous avons joué avec eux à Noël. C’est un groupe incroyable. Leur musique est très minimaliste à bien des égards, mais ils sont capables de faire beaucoup de bruit avec seulement trois instruments (un violon, une basse et une batterie), surtout en live. Chaque élément fonctionne très bien avec les paroles qui sont géniales. Ils racontent une histoire rien qu’à travers la ligne de basse. Leur son est très accrocheur. C’est punk à certains endroits, mais aussi mélodique. Comme Pozi, on aimerait bien incorporer du violon sur notre prochain album. Ce qui nous inspire c’est leur manière de réduire les éléments d’une chanson à l’essentiel. »

Infinite End (2022), de Maxime Denuc

 

« C’est un morceau récent du compositeur et producteur de musiques électroniques belge Maxime Denuc. Pour son disque, il a utilisé un orgue d’église MIDI qu’il a branché à un ordinateur afin d’en contrôler les sons. Cela rappelle ce que fait Charlie Keen, le tromboniste de notre groupe. Maxime Denuc parvient à tirer des sons électroniques d’un instrument acoustique. C’est une voie expérimentale que nous avons envie d’emprunter. C’est sans doute compliqué à faire en live, mais sur un album c’est possible. Cela ajouterait une corde à notre arc. Il y a beaucoup d’instruments dans le groupe, mais pas d’orgue d’église ! »

Poem Of Dead Song (2000), de Broadcast

 

« L’un d’entre nous nous a fait découvrir Broadcast. Certains membres de KEG ont appris après coup qu’ils étaient originaires de la même ville que Broadcast, Birmingham. Cela crée une attention particulière car il n’y a pas grand chose de bien sur le plan musical qui sort de là-bas. Leur album Broadcast and the Focus Group Investigate Witch Cults of the Radio Age (2009) est aussi très bon. La disparition de la chanteuse, Trish Keenan [en janvier 2011], nous a rappelé à quel point cette musique était intéressante. Broadcast a ce côté pop à la fois psychédélique et mélancolique que l’on aimerait bien intégrer à notre musique. »

Anytime, Cowboy #2 (1995), de Country Teasers

 

« Le leader de cette formation des années 90 est Ben Wallers. Ses paroles satiriques sont terribles, abominables même par moments. Il a eu une forte influence sur la scène indépendante anglaise des 20 dernières années, notamment auprès de Fat White Family. Ben Wallers continue à produire une musique expérimentale avec un projet solo baptisé The Rebel. Ce sont vraiment ses paroles qui nous ont le plus frappés. Il écrit selon le point de vue de gens horribles. Nous avons toujours pensé qu’il fallait écrire des choses personnelles, mais lui le fait et ne cache aucun de ses traits les plus affreux. Cela peut être parfois inconfortable et dérangeant. Il constitue une forme d’inspiration. »

KEG est en concert le mercredi 1er février à l’Ubu, à partir de 20 heures.