Retour aux sources : Théo Muller

21.09.2021

On découvre souvent les artistes sur scène, sur album ou dans un clip. On peut aussi apprendre à les connaître autrement, en s’intéressant aux groupes et aux morceaux qui les inspirent ou les ont inspirés, et qui sont même parfois à la source de leur cheminement musical.

Le Breton Théo Muller est DJ, producteur, activiste, programmateur, directeur de label (Krakzh) et ancien DJ résident de l’Ubu. Avant de revenir dans la salle rennaise le temps d’une soirée, il présente cinq artistes qui ont jalonné sa trajectoire musicale.

Gorillaz – Gorillaz (2001)

 

« J’ai 11 ans, je suis au Super U et j’ai le droit de choisir mon premier CD. C’est l’artwork qui m’attire surtout. Je ne connais ni Damon Albarn, ni Jamie Hewlett. J’apprécie ce cocktail de genres musicaux, ces voix un peu bizarres et sinistres. 20 ans plus tard, c’est toujours mon disque préféré. Je n’ai pas accroché avec le reste de la discographie de Gorillaz : trop pop à mon goût. Le premier album correspond à la musique que je veux faire, un mélange de dub, de rock, d’électro et de trip hop. Je suis très attaché à l’esthétique de ma musique. Je réalise toutes les pochettes de mon label Krakzh. Ce sont des collages inspirés par le mouvement Dada et par le « rave system » ! Valentin Fontaine s’occupe ensuite du design graphique. »

Manu Le Malin


« A 18 ans, je me rends à l’Astropolis, le festival de musiques électroniques de Brest. J’y découvre Manu Le Malin [connu aussi pour son projet The Driver illustré dans cet extrait]. Au début, je ne comprends pas ce que j’entends, je n’ai pas les codes. Et, peu à peu, j’adhère. Manu le Malin est un monstre en termes de technique. Il s’approprie des morceaux qu’il fait sonner différemment pour créer son univers. Il sait tenir un public et prendre des risques. »

Jane Fitz

 

« En 2013, j’assiste pour la première fois au festival électronique Freerotation, au Pays de Galles. Là-bas j’entends pour la première fois leur résidente Jane Fitz, l’une des DJs les plus respectées au Royaume-Uni. Depuis, elle est devenue ma mentore. Elle est ma plus grosse influence dans le DJing. Elle déniche des disques introuvables et possède une façon unique d’entretenir le groove. Quel que soit le BPM ou le style de musique électro qu’elle joue, le dénominateur commun est la transe. Elle crée des bulles dans lesquelles on se sent bien. Tout ça avec une grande humilité. Pour moi, elle est THE Boss ! »

A Strange Wedding – Age of Empire Goes At War In Space (2021)

 

En 2017, au festival Positive Education de Saint-Etienne, je découvre Adrien Van de Velde, un des artistes du label Worst Records, fondé par Antoine Hernandez (retrouvez ici son Retour aux sources) et Charles Di Falco. A 26 ans, sous le pseudo A Strange Wedding, il est l’un des meilleurs producteurs de musique électro en France. Dans le registre downtempo trance il s’aventure vers des territoires inconnus. Sa musique se situe dans la vibe lente du Positive Education tout en étant hyperintense. A son écoute, j’essaye d’aller vers des sonorités plus organiques. »

Philipp Otterbach – Constant diet of Flattery (2020)

 

« Cet artiste allemand a sorti pour moi en 2020 le meilleur album de l’année : Everything Else Matters. Je me suis penché sur sa discographie et sur celle des artistes qui gravitent autour d’un club de Düsseldorf, Le Salon des Amateurs. Entre ambient et rock, il est une de mes influences actuelles. Philipp Otterbach est davantage dans la recherche sonore que dans la performance. Ces derniers mois, avec le confinement, la fermeture des salles, je me suis tourné vers des productions plus méditatives, moins club. »

Théo Muller mixera lors de la soirée “Positive Education, Antoine’s Residency #1” du samedi 9 octobre, de minuit à 6h à l’Ubu.