Gwendoline à l’Ubu : retour au bercail
Entre Gwendoline et Les Trans, c’est une longue histoire. Après leurs premiers pas sur scène à l’Ubu, puis une performance sans public aux Trans Musicales de 2020, en pleine crise sanitaire, le duo breton aux vibrations cold wave a pu bénéficier de l’accompagnement artistique des Trans* l’année suivante. Depuis leur concert lors de l’édition 2021 du festival, Mika et Pierre, auto-proclamés « loosers sensibles » et « grands blasés de la start-up nation », ont fait beaucoup de chemin… Suite à une grosse tournée et alors que se profile, début 2024, la sortie de leur second album, ils sont bientôt de retour là où tout a commencé, avec un concert à l’Ubu le jeudi 19 octobre prochain. Rencontre avec Pierre, un des membres du groupe.
Il y a deux ans, Gwendoline a bénéficié d’un accompagnement par Les Trans*, un programme aidant les jeunes groupes à avancer dans leur processus de professionnalisation. Mais le dispositif, qui a débuté en pleine crise du coronavirus, a été semé d’embûches… Que retiens-tu de cette période ?
Pierre : Le Covid a compliqué les choses. À la base, nous devions être accompagnés en 2020, mais tout a été annulé. On avait alors joué en live filmé pour Culture Box [lors de l’événement en ligne Les Trans s’invitent chez vous]. Même si nous avons pris cela comme un bon exercice, le concert était hyper frustrant. C’était particulier : il n’y avait pas de public et les conditions étaient un peu stressantes… Surtout qu’à ce moment-là, on ne pensait pas pouvoir bénéficier de nouveau du dispositif l’année d’après…
Effectivement, vous avez finalement pu vivre pleinement l’accompagnement* offert par le Festival en 2021. Comment ça s’est passé ?
Pierre : À peine un mois après le live vidéo, on a trouvé un tourneur, Wart. Un accompagnement s’est donc déclenché de nouveau avec les Trans Musicales. On a pu profiter de plusieurs résidences, à l’Ubu à Rennes, à La Carène à Brest, et au SEW à Morlaix. On avait une semaine dans chaque salle, ce qui nous a permis de travailler dans des conditions optimales. Notre objectif était d’intégrer de la vidéo au live, et d’ajouter de nouveaux morceaux : on a travaillé sur nos samples et nos voix, on a corrigé des arrangements, modifié des morceaux pour qu’ils sonnent mieux en live… Sans les moyens techniques mis à notre disposition, on n’aurait pas pu faire un aussi bon live… En tout cas, ça n’aurait pas été aussi bien.
Quel souvenir gardes-tu de votre concert dans le Hall 3 du Parc Expo ?
Pierre : C’était un peu la finalité de cet accompagnement. Mais on ne l’a pas bien vécu… C’était super intimidant ! C’était la première fois qu’on jouait devant autant de monde, et on n’était pas très à l’aise. On savait que cette date pouvait être un tournant, qu’elle allait décider de l’avenir du groupe. Donc forcément, on était assez stressés, mais vu ce qu’il s’est passé ensuite, la performance devait être bonne, je pense ! (rires)
Justement, qu’est-ce qu’il s’est passé ensuite ?
Pierre : Dans un premier temps, on a ressorti notre album [Après c’est gobelet !, produit en 2017]. Jusque-là, il était juste disponible sur Bandcamp, on l’avait partagé sans grande conviction. Il avait été pressé en vinyle par un label espagnol, qui n’en avait fait que 200. En 2022, on l’a donc réédité, cette fois-ci en France, et avec un peu de com’. On a carrément bénéficié d’un second souffle, parce qu’il était totalement passé à la trappe. Après notre concert aux Trans Musicales, on a aussi eu énormément de propositions. On a fait une tournée d’environ 80 dates, c’est beaucoup ! On a joué dans beaucoup de salles, et dans de gros festivals [Les Vieilles Charrues, Paléo, Solidays…]. C’est quelque chose qui nous paraissait complètement inaccessible ! Ça veut dire que notre projet plaît, et ça nous permet de voyager dans des endroits qu’on ne connaît pas, donc c’est plutôt agréable.
Le 19 octobre prochain, vous êtes de retour à l’Ubu. Comment envisagez-vous cette date ?
Pierre : On ne pensait pas du tout tourner après notre concert aux Trans ! Tout ce qui nous arrive maintenant, on le prend un peu à la légère, avec moins de pression. Comme on a énormément tourné, on commence à être bien rodé. En plus, ça fait un petit moment qu’on n’a pas joué à Rennes, et même si on n’y vit plus et qu’on n’y a plus trop de copains, on est contents de revenir. La première fois qu’on a joué avec Gwendoline, c’était pour une audition à l’Ubu… Et il s’est passé pas mal de trucs entre temps, donc c’est cool de retourner aux sources !
Gwendoline est en concert à l’Ubu avec Glauque, le jeudi 19 octobre à partir de 20h.
*Gwendoline a été accompagné en 2021 par La Carène (Brest), le SEW (Morlaix) et Les Trans (Rennes) dans le cadre du dispositif Production Mutualisée initié par la Région Bretagne.