Retour aux sources : Gwendoline

17.11.2021

On découvre souvent les artistes sur scène, sur album ou dans un clip. On peut aussi apprendre à les connaître autrement, en s’intéressant aux groupes et aux morceaux qui les inspirent ou les ont inspirés, et qui sont même parfois à la source de leur cheminement musical.
Sous le nom de Gwendoline, Pierre et Micka façonnent une new wave au fatalisme sensible et au parlé-chanté noyé dans l’amertume. Ils dévoilent cinq artistes qui leur tiennent encore au corps et au cœur.

Tête de Cerf – Tête de Cerf : sa vie, son œuvre (2013)

 

Pierre : « On a beaucoup écouté ce groupe pendant l’été où on a composé notre album Après c’est gobelet! (2017). Les textes et l’attitude collaient bien à l’état d’esprit dans lequel on était. Il y a de la lose, un flot bien résigné. C’est sarcastique comme il faut ! Ça sonne à l’arrache, super brut et sans chichi, il y a un truc très punk et sincère. »
Micka : « C’est la première fois que j’entends un truc en français qui pue la spontanéité. C’est une claque qui me remet à ma place. Je comprends grâce à Tête de Cerf que la musique qui me plaît, celle qui me touche, c’est celle des gens qui suivent leur instinct. Comme dans un miroir, ce n’est pas très agréable de voir ce à quoi tu ne veux pas ou plus ressembler, mais c’est super utile et nécessaire. »

Kunst (2012) par Lebanon Hanover


Pierre
: « Un bon morceau de fin de soirée. Le moment où tout redescend, celui où tu sens que la fête est finie, que tous les problèmes vont ressurgir. A chaque écoute je me revois dans un grand appartement vide, entouré de zombies qui errent sans but jusqu’au petit matin. Il y a tellement de grâce et de tristesse dans la manière de chanter de Larissa Iceglass, c’est juste sublime et puissant. Le tout sur une instru bien inquiétante qui donne juste envie de se pendre. Je ne m’en lasse pas ! »

A Forest (1980) par The Cure


Pierre
: « Un peu cliché de choisir ce morceau que tout le monde connaît, mais difficile pour moi de ne pas le citer. Il a vraiment été une porte d’entrée sur une autre manière de faire et de sentir la musique. Quand j’étais gamin il résonnait dans le salon de mes parents lors de week-ends bien arrosés avec leurs amis. Moi, j’essayais de m’endormir dans mon lit. Mais à chaque fois que la chanson passait, impossible de faire autre chose que de me concentrer dessus. La voix de Robert Smith te capte directement, comme un cri du cœur ! »

L’album Teen Dream (2010) de Beach House


Micka
: « Un des pires et un des meilleurs moments de ma vie. Beach House c’est la dépression ultime après la joie démentielle. Je suis difficilement objectif quand j’évoque ce groupe. Le rapport que j’entretiens avec sa musique est beaucoup trop intime et amoureux pour tenter de mettre des mots dessus. »

Bloavezhioù (2019) de Yann Tiersen


Micka
: « Depuis Beach House, je n’avais pas reçu un tel choc en découvrant un morceau. J’écoute souvent ce titre. Bloavezhioù me donne l’impression que la vie n’existe plus. Il crée une espèce de silence. Les chœurs sont splendides. Tout y est splendide. Cela me donne envie de pleurer. J’aime assez ce sentiment. C’est peut-être bizarre mais c’est comme ça que je ressens le truc. »

Gwendoline est en concert aux Trans Musicales le jeudi 2 décembre au Hall 3 du Parc Expo.
Gwendoline est un groupe accompagné par La Carène (Brest), Le SEW (Morlaix) et Les Trans.