[Rencontres & Débats] Printemps Bruyant : l’éducation artistique pour faire face à l’urgence climatique
Et si l’art et la culture nous donnaient les moyens de réimaginer notre rapport au monde et d’agir concrètement pour l’environnement ? Au programme de cette nouvelle édition de Rencontres & Débats aux Trans Musicales, l’association rennaise Printemps Bruyant va questionner lors d’une table ronde les rapports entre éducation artistique et éducation environnementale. Rencontre avec ses deux fondatrices, Célia Penfornis & Zeynep Morali.
Dans le cadre des Trans Musicales, Rencontres & Débats rassemble chaque année une dizaine de rendez-vous, rencontres, ateliers ou conférences où sont traités des sujets de société liés au secteur musical. Ces rencontres sont gratuites et ouvertes à toutes et tous !
Les Trans : Pourquoi cette rencontre va passionner les publics des Trans Musicales ?
Printemps Bruyant : « Parce que dans cette période de crise écologique que l’on traverse, où l’on peut se sentir démuni·es, on prend l’action artistique et culturelle comme (un (des) moyen(s) de se réapproprier ses émotions et d’en faire quelque chose. C’est une forme plus enthousiasmante que juste de se dire, « il faut arrêter de prendre l’avion, de manger de la viande… ». C’est aussi se demander comment on peut créer de nouveaux imaginaires, de nouvelles manières d’être au monde moins destructrices du vivant… À cette table ronde, il y aura ainsi des retours d’expérience de projets qui croisent éducation artistique et culturelle et éducation environnementale. Ça viendra aussi questionner la place de l’écologie dans l’éducation ; ce qui peut intéresser, entre autres, enseignant·es et familles. »
Pourquoi est-il important de se poser cette question en 2022 ?
Printemps Bruyant : « Tout simplement parce que c’est une question qui nous concerne toutes et tous ! Et cette approche du problème par la culture permet aux gens de se redonner du pouvoir d’action. Car c’est aussi de ça dont on va parler dans la table ronde : comment on peut être davantage acteur, participant du changement, tout en s’enrichissant personnellement. Les projets qui seront exposés, que ce soit celui d’Ariane Kensa qui a travaillé en street art avec des collégien·es, ou celui de François Joncour et ses sons sous-marins [présent aux Trans Musicales 2019 sous son nom de scène Poing], offrent une façon de redécouvrir son environnement, de se redonner ce sentiment d’appartenance, que la nature n’est pas juste un décor. »
Quel intérêt d’en parler avec Les Trans et pendant les Trans Musicales ?
Printemps Bruyant : « L’éducation artistique et culturelle est aussi au cœur du projet des Trans. C’est un champ d’action qui s’est développé ces dernières années, où se croisent de plus en plus les questions environnementales et le monde culturel. Le contexte du festival offre une autre manière de parler d’écologie, d’écoresponsabilité, en se concentrant sur l’aspect des imaginaires. Et cette thématique a aussi un sens global avec les autres échanges de ces journées Rencontres & Débats, qui vont évoquer d’autres formes de luttes contre des dominations. L’idée, c’est d’inspirer les gens, de donner l’envie du changement. »
En quelques mots, c’est quoi Printemps Bruyant ?
Printemps Bruyant : « Le slogan de notre asso, née il y a deux ans, est L’écologie comme culture. L’idée est de penser la culture comme une nouvelle manière de vivre, plus sobre et plus solidaire ! On a trouvé ça intéressant d’aller sur le champ culturel pour s’outiller, s’enrichir face à l’urgence écologique. On travaille plusieurs axes : fournir des ressources, pour ne pas rester désemparé (on a notamment une newsletter, où l’on relaie tous les deux mois des contenus inspirants, des podcasts, tout ce qui peut donner une autre manière de voir les choses) ; c’est aussi de la programmation et de la production, avec dernièrement une lecture du Grand procès des animaux [ouvrage écrit par Jean-Luc Porquet, paru en 2021] par exemple ; et enfin l’accompagnement, la formation, pour s’outiller individuellement et collectivement. Nous voulons être à la fois un pôle de ressources et de reliance, mutualisant des propositions et croisant les approches. »
Selon Printemps Bruyant, quel·le artiste ou groupe de la programmation 2022 représente le mieux cette rencontre et pourquoi ?
Printemps Bruyant : « On choisit Beau Bandit ! Parce que ce groupe nous parle, dans le titre The Big Kaboom, du désastre écologique, avec un son pop rock qui nous semble approprié pour trouver l’énergie nécessaire pour l’affronter. Les enfants en quête d’une nouvelle civilisation que l’on voit dans le clip, font un lien avec ce dont on va parler lors de la table ronde : quels horizons on propose à la jeunesse, comment on lui permet d’envisager un futur désirable, et comment – chacun et collectivement – on se réapproprie son pouvoir d’agir sur le monde. »
Rencontre organisée par Printemps Bruyant et Les Trans :
Face à l’urgence écologique, l’éducation artistique et culturelle comme levier pour accroître la pertinence de l’éducation environnementale ?
Jeudi 8 décembre, 14h00-16h00
Auditorium de la Maison des Associations
6 Cours des Alliés, Rennes
Gratuit / Ouvert à toutes et tous
Avec David Guillerme, délégué régional académique à l’éducation artistique et culturelle (EAC), chef de la mission régionale académique à l’éducation au développement durable (EDD), Ariane Kensa, graphiste et peintre (art urbain), François Joncour, musicien et compositeur, Régis Morel, animateur association Là-Haut et Jean-Paul Deniaud, directeur de la rédaction de Pioche! magazine et animateur de la rencontre.
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