Avec juste quelques notes de guitare qui tenaient en 7 secondes et qui ouvraient la compilation des 35es Trans Musicales, le groupe allemand Oum Shatt a instantanément posé sa marque sur cette édition 2013 du festival. Mené par le chanteur-guitariste Jonas Poppe, le quatuor berlinois proposait alors une musique à la fois familière et singulière.

Parti de codes propres aux esthétiques post-punk et punk funk popularisées par des groupes tels que Talking Heads ou Franz Ferdinand, le leader du groupe berlinois complète son approche par des mélodies à la guitare qui évoquent le courant surf rock américain du début des années 1960, mais qui se réfèrent en réalité à la source originelle de la musique surf : les gammes utilisées dans les mélodies traditionnelles moyen-orientales. Ce qui explique le nom du groupe, inspiré notamment par le prénom de la grande chanteuse égyptienne Oum Kalthoum.

Dans le morceau Power to the Women of the Morning Shift, Oum Shatt démontre en plus son goût pour un groove tout en minimalisme et décontraction, rappelant en cela le groupe britannique Django Django découvert lors des Trans 2009. Jonas Poppe, avec une voix presque indolente, y livre un texte un peu obscur bien que clairement teinté de féminisme et d’autodérision sur le rapport qu’entretiennent certains hommes avec le rock. Un titre à l’atmosphère unique, basé sur une mélodie et un rythme obsédants, dans le meilleur sens du terme : n’est-ce pas cela, un tube ?