À quoi s’attendre dans le supplément spécial Trans Musicales de Society ?
Depuis 2017, les Rencontres Trans Musicales font l’objet d’un supplément spécial de Society – magazine bimensuel dédié à la société, ses changements et ses enjeux. Quel rapport entre un festival hivernal breton et le monde dans lequel nous vivons ? Nous nous sommes entretenus avec Jean-Vic Chapus, rédacteur en chef du magazine, pour en savoir plus sur le lien étroit qui unit les Trans Musicales et Society.
Voilà déjà 7 ans que Society dépeint les Trans Musicales au travers de suppléments exaltants. Ne vous méprenez pas, Society n’est pas un magazine musical. Il a pour projet de décrypter la société : la politique, l’économie, la culture et ce que celles-ci racontent de l’Humain. Pourtant, une fois par an, une cinquantaine de pages sont dédiées à la programmation de l’édition à venir.
La question se pose alors de savoir pourquoi ce festival et pas un autre – une interrogation à laquelle Jean-Vic Chapus donne une réponse avant tout affective : les Rencontres Trans Musicales sont pour lui un rendez-vous incontournable depuis plus de 20 ans, en plus d’être le premier festival auquel il a participé.
D’autre part, force est de reconnaître que pour le journaliste comme pour un·e festivalier·ère anonyme, l’ADN singulier des Trans Musicales ne peut qu’attiser la curiosité. Une essence qu’il décrit comme “edgy” (“d’avant-garde” et, dans un sens, “audacieux”) que l’évènement a su préserver au fil des éditions.
En 2024, 80 groupes et artistes sont programmé·es. Tous·tes n’auront pas leur double – voire quadruple – page dans le supplément du magazine, malgré la pertinence de leurs discours sous-jacents. Si les réflexions de la rédaction commencent au gré d’un coup de cœur musical, c’est le “twist sociétal” typique de Society qui permet de trancher.
Au regard de l’actualité, la Libanaise Mayssa Jallad ouvre ce supplément. Une prise de parole sans ambages qui fait écho à son univers musical, suivie de près par Ivo Dimchev, activiste queer bulgare qui s’exprime sur son pays et ses lois controversées anti-LGBTQIA+. Au programme également : une rencontre entre Crystallmess et KUKII, qui abordent toutes deux leurs ressentis en tant qu’artistes françaises d’origine étrangère.
Plusieurs questions se posent par ailleurs au travers de portraits variés : pourquoi Benefits, originaires d’une ville tranquille isolée au nord de l’Angleterre, sont-ils si remontés ? Comment Hewan Aman a‑t-elle réussi à amener son père en rave ? Pourquoi sommes-nous si touché·es par le duo candeur cyclone, un jeune projet aux thématiques adolescentes ? Comment le rap, bien plus représenté cette année, notamment par 135, devient la langue universelle de la jeunesse ?
Cette parole donnée à la nouvelle génération, aussi bien aux Trans Musicales que dans la société d’aujourd’hui, s’inscrit d’ailleurs pleinement dans un moment de bascule, selon Jean-Vic Chapus. Alors que les combats, logiques et légitimes, sont vus d’un œil neuf, l’impulsion et l’action sont au cœur des préoccupations de la génération Z.
Vous l’aurez compris, si le magazine décortique les Trans Musicales au-delà de leur aspect festif, c’est qu’elles lui donnent matière à traiter l’histoire contemporaine à travers un médium chargé émotionnellement, culturellement et politiquement.
Alors non, Society n’est pas un magazine musical. Son objectif est de vous offrir une vision différente du monde qui nous entoure, emballée soigneusement par une couverture qui transpire l’authenticité, toujours signée Samuel Kirszenbaum.
Bonne lecture !
Society n°243 Spécial élections américaines et son supplément spécial Trans Musicales 2024 sont à retrouver dès aujourd’hui chez tous les marchands de presse, ainsi qu’en numérique.