Que la lumière soit : renouvellement et extension des lights à l’Ubu

29.09.2021

Pendant ces derniers mois, l’équipe des Trans a planché sur les besoins d’améliorations techniques de la salle qui a fêté ses 30 ans en 2017. Un des aboutissements est le renouvellement et l’extension du parc lumières pour un passage complet en LED. Toute la semaine passée, une équipe de régisseurs lumières qui interviennent régulièrement à l’Ubu a procédé à ce changement. Des améliorations notables pour le confort des artistes, des équipes, des publics, ainsi que pour la performance énergétique de la salle.

Philippe Pérou, Remi Bonneau, Mina Gefflot, Théo Dupontavice, techniciens lumières de l’Ubu.

Un accueil technique des artistes simplifié…

Beaucoup d’éclairagistes de concerts en tournée ont désormais leur « show » lumière enregistré sur ordinateur ou clé USB, ce qui leur permet de charger dans la console, soit l’interface de pilotage de l’ensemble des projecteurs, leurs réglages lumières, afin de les retrouver dans chaque salle. Cela n’était pas possible avec l’ancienne console et le devient avec l’acquisition d’une version plus récente et plus répandue dans les différentes salles de concert. L’extension des possibilités offertes sur le grill [ensemble de la partie métallique servant à accrocher les projecteurs], avec le passage de 48 à 66 projecteurs, va également nous permettre d’être plus autonomes sur les différents besoins spécifiques de certaines soirées, où nous avions recours jusqu’à maintenant à de la location de matériel.

…et des possibilités de création plus développées

L’Ubu accueille de nombreuses résidences d’artistes tout au long de l’année, où elles•ils peuvent travailler leur son, l’enchaînement de leurs morceaux, la posture sur scène… et le show lumière qui accompagne tout leur concert. En création, l’éclairagiste pourra travailler sur le nouveau matériel afin de générer ce show lumière, il pourra le sauvegarder et le rejouer ainsi dans des salles de taille similaire à l’Ubu. Il pourra aussi partir du spectacle conçu sur le kit de l’Ubu et le « multiplier » pour l’adapter en tournée dans de plus grandes salles.

Remi Bonneau : « Les créations et les performances ne sont plus limitées. Ça change la donne pour les artistes avec qui nous voulions travailler mais qui nous semblaient inatteignables. »

Une consommation d’énergie divisée par trois au minimum, et jusqu’à 90% sur certains projecteurs

Les lumières sont les premiers éléments mis en place pour une journée de concert (en fin de matinée pour un concert le soir, NDR), et elles s’éteignent avec la fermeture de la salle : l’amplitude horaire de leur utilisation pour une date peut-être très importante. Si le matériel nécessite de rester allumé pour être opérationnel le moment voulu, ce qui était le cas des anciennes lumières à incandescence, la consommation est ainsi continue. Les nouveaux projecteurs LED ont besoin d’être activés uniquement lors du montage et du concert, ce qui limite fortement leur consommation. Si l’on multiplie cela par le nombre de jours d’occupation, soit environ 200 par an, les économies d’énergie sont substantielles.

Du matériel durable et des prestataires locaux

Ce type d’investissement est très durable dans le temps – la précédente console avait été acquise en… 2001 ! En ce qui concerne les lumières, les LEDs sont aussi une avancée dans ce domaine : quand une ampoule de projecteur à incandescence étaient changée tous les ans, un projecteur LED devrait rester allumé 8 heures par jour, tous les jours de l’année et ce pendant 14 ans avant que ces diodes n’atteignent leur fin de vie. Last but not least, elles sont recyclables à 90%.

Enfin, des prestataires locaux et français ont été choisis, partenaires techniques réguliers de l’Ubu ou des Trans Musicales, qui ont sélectionné des marques européennes dans leur majorité (6 sur 7). Deux projecteurs lasers carrés, la partie la plus innovante du renouvellement et de l’extension du parc lumières, sont ainsi conçus et fabriqués par l’entreprise Minuit Une à Saint-Malo.