Avec sa vingtaine de moutons qui paissent dans un verger en fleurs, son moulin artisanal, ses beaux bâtiments centenaires, ses talus entretenus avec amour et sa petite épicerie où est vendue la production locale – divers (excellents) jus de fruits et farines de blé, de sarrasin, de seigle, d’épeautre et de maïs, à retrouver également le samedi au marché des Lices de Rennes –, la ferme de la Rocheraie a tout de l’exploitation agricole idéale. Loin du modèle productiviste dominant, elle montre qu’une autre voie est possible, en circuit court, plus respectueuse de l’humain, des animaux et de la nature. Ce n’est pas utopique, c’est une réalité concrète que nous fait visiter Mathilde Simonneaux en ce beau samedi de printemps. 

La jeune femme a été rejointe sur la ferme par son frère Clément depuis l’an dernier. Ils produisent chaque année 18 000 litres de jus et 25 tonnes de farine moulue sur place. Un projet professionnel, exemplaire dans sa démarche, qu’accompagne Terre de Liens Bretagne. Cette association aide des fermes en agri-biologie pour l’achat de terres. « Face aux difficultés d’accès au foncier et pour lutter contre le recul des terres cultivables, nous mobilisons des épargnant·es souhaitant soutenir des projets paysans de proximité, respectueux de l’environnement », explique sa coordinatrice Émilie Crouzard. 53 fermes ont ainsi pu être installées depuis 2006 en Bretagne, avec le concours de 4 000 souscripteurs et souscriptrices.

Parmi ces généreux bienfaiteurs et bienfaitrices, il y a vous, festivalier·ères des Trans Musicales ! Car Terre de Liens Bretagne fait partie des trois structures retenues par l’Association Trans Musicales pour bénéficier de la Contribution Environnementale lancée lors de l’édition 2022. Ce fonds de soutien a vu le jour pour donner un coup de pouce financier à des organismes agissant concrètement pour la réduction des émissions carbone. Une initiative de plus pour les Trans Musicales, événement engagé de longue date et qui se positionne depuis quelques années en faveur d’une transition écologique et sociale. « Il s’agit, par cette initiative, d’apporter un soutien très concret à des actions locales menées par des associations résilientes », annonce Xavier Paillat, responsable développement durable et solidaire des Trans.

Le fonds a été alimenté :

•  Par le festival lui-même à hauteur de 10 000 €, sous la forme d’un investissement auprès d’Énergie Partagée dans des projets locaux d’éolien et de photovoltaïque.
•  Et par les artistes, équipes, médias, partenaires et surtout les publics du festival, à hauteur de 7 596 €, sous la forme de dons, au moment de l’achat du billet par exemple, en choisissant de donner la consigne de leur gobelet réutilisable ou encore par le biais du solde restant sur leur compte cashless.

C’est cette somme qui a été reversée samedi aux deux associations bénéficiaires des dons : Terre de Liens Bretagne, donc, mais aussi les Compagnons Bâtisseurs Bretagne, dont la cinquantaine de salarié·es en Bretagne luttent contre la précarité énergétique en aidant des foyers dans le besoin à rénover leur habitat. « Plus d’une centaine de projets, de différents budgets, sont menés à bien chaque année », indique Olivier Frézel, administrateur de cette association solidaire dont la devise est « faire, faire avec, faire ensemble ».

Une formule qui sied également à cette Contribution Environnementale des Trans Musicales, amenée à se pérenniser et à se renforcer dans les années à venir. En décembre 2023, Terre de Liens Bretagne et les Compagnons Bâtisseurs Bretagne seront à nouveau soutenus par ce fonds, avec pour objectif de le rendre plus conséquent encore.